05 mars 2024
VÉLOS, RAYON CULTURE par Bernard Hennebert
Souvent, dans des débats sur la culture, ceux qui s’opposent à une gratuité « pour tous », mensuelle ou quotidienne, emploient l’argument qu’il est préférable d’utiliser l’argent de la collectivité pour rendre les lieux où se déroule la culture plus accessibles – si l’on veut que davantage de public s’y déplace.
Il serait préférable sans doute que ces deux options se complètent plutôt qu’elles se fassent concurrence. Je passe aux actes. Ayant beaucoup milité pour une gratuité pour tous de douze jours par an dans les musées, je suis conscient qu’il est parfois bien complexe, même ces jours-là, de visiter telle ou telle institution si l’on est plutôt solitaire et que l’on ne possède ni voiture, ni permis de conduire (ce qui est mon cas).
D’où l’intérêt que nos médias se penchent plus souvent sur la façon dont on peut parquer son deux roues proche d’une salle de spectacles, d’une bibliothèque ou d’un musée. Et si des situations sont problématiques, déposons des plaintes! Alimentons également d’articles sur ce sujet, pointu mais utile, les associations de cyclistes et leurs sites internet.
Au Philharmonique de Liège
Michel Gretry est une voix qu’on aime suivre sur les radios de la RTBF. Il a également écrit le livre « Jean François peintre et architecte » qui lui permet de décrire un homme que l’administration wallonne considère comme le père spirituel de ses codes et règlements d’urbanisme. Sur facebook, ce 24 février 2024, notre journaliste de la région liégeoise indique : « J’ai testé pour vous: le tout nouveau stationnement cycliste surveillé au Philharmonique ; arceaux supplémentaires en commande, voilà les mélomanes avertis… »
Je lui ai demandé davantage de détails : « Salut Bernard! Je ne me sens pas très légitime à témoigner, mais tu peux me citer et utiliser ma photo, évidemment. C’est un stationnement vélo comme il en existe bcp à Liège, et les abords de la salle ne manquent pas d’endroits où il est possible de cadenasser sa bicyclette. L’intérêt du truc, c’est qu’il est placé de façon à être sous la surveillance des vigiles qui, pendant les concerts, restent de faction dans le parvis. À la pause, je suis descendu, et l’un des gardes m’a reconnu, et m’a dit que mon vélo était tjrs bien là ! Je pense que c’était le premier soir, hier, et, quand j’ai été retirer mon ticket, la veille, la préposée m’a spontanément annoncé l’installation du dispositif, sans savoir si je suis ou non cycliste… Voilà voilà…. ».
À l’ancien Musée du Cinquantenaire
Quelques jours plus tard, le 26 février 2024, j’envoie la plainte suivante au plus grand (en surface) musée bruxellois, avec copie à Pro Velo et au Gracq :
« À propos de la photo ci-jointe prise ce 23 février 2024, on peut valablement s’interroger sur le fait que le parking vélo mis à disposition par le Musée Royal d’Art et d’Histoire (dit anciennement Musée du Cinquantenaire) ne fait pas partie du respect de l’usager des lieux culturels, ce qui pose clairement la question du respect du principe de l’accessibilité, au delà des belles déclarations théoriques. Pouvons-nous savoir quelle évolution allez-vous apporter à cette situation, et surtout dans quel timing? Je connais bien entendu les difficultés économiques de votre institution (inutile donc de me les rappeler) mais celles-ci peuvent-elles justifier que le respect de vos usagers ne soit pas prioritaire? ».
Le 7 mars 2024, le Secrétariat de Direction des MRAH – KMKG – RMAH me répond :
« Sachez que nous sommes bien sensibles à l’urgence que vous décrivez. Nous sommes également pleinement conscients du manque que nous accusons actuellement en termes d’emplacements de stationnement pour les vélos. Des améliorations sont effectivement souhaitées et plusieurs options avaient déjà été abordées par le passé en concertation avec le gestionnaire du site (cf. Bruxelles Environnement).
À notre grand regret, les différents chantiers de rénovation (toujours actuellement en cours) sur le site du Cinquantenaire ont malheureusement temporisé nos intentions d’aménagement à cet endroit.
Les différentes parties impliquées se penchent désormais activement sur des propositions concrètes pour que ce dossier puisse rapidement progresser. Les plans sont en cours de finalisation et une procédure d’appel d’offres sera prochainement exécutée afin que l’installation puisse en principe avoir lieu au plus tard avant l’été prochain. En parallèle, le traitement de cette question précise s’intègre également plus durablement dans le travail de formulation définitive d’un plan directeur. Celui-ci est actuellement en cours d’étude et porte pour sa part tant sur les différentes infrastructures et installations que sur le site du Cinquantenaire dans sa globalité.
Ainsi, permettre au plus grand nombre de pouvoir accéder à nos musées, ce tout en favorisant de manière effective la transition vers toujours davantage de mobilité douce (ou active), constitue déjà bien l’une de nos principales préoccupations. Votre remarque y fait parfaitement écho et n’aura pas manqué d’être relayée auprès de nos partenaires et collaborateurs les plus directement concernés. Sachez en tous les cas que les actions qui s’imposent continueront d’être poursuivies afin de pouvoir être mise en œuvre le plus rapidement possible ».
Affaire à suivre … notamment pour tous les amoureux de la culture et du vélo.
Bernard Hennebert
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