31 janvier 2021
VACCINATION : LE CAPITALISME PEUT GRAVEMENT NUIRE A VOTRE SANTÉ
Le brol, le bordel, la démerde, en Belgique, ça nous connaît. C’est dans notre ARM messager d’artisan-marchand-bricoleur.
Nous sommes les Hercule de foire de la débrouille et du foireux.
Il n’y a qu’ici qu’on peut bidouiller un respirateur avec un masque de plongée Décathlon, trouver six doses de vaccin là où il y en avait cinq, et inventer un test salivaire génial sur une table de Resto U.
Nous sommes certes perpétuellement dans la panade, mais au moins, on a appris à patauger.
Les rois du pataugeage artistique, même si le sourire est un peu crispé quand on fait le grand huit en maillot lamé, avec madame sur l’épaule et un contrôleur de l’ONEM au cul. C’est notre botte secrète : on ne change pas une équipe qui pédale dans la choucroute (et la mayo).
Et comme il y a malgré tout, chez nous, beaucoup de bonne volonté et de savoir-faire, à la fin, on s’en sort.
Ce qui est bien, quand on rase les pâquerettes, c’est qu’on ne risque pas de tomber de son piédestal.
Aussi, en ces jours sombres, pour nous remonter un peu le moral, je vous invite à regarder plutôt ce qui se passe chez nos voisins français.
Car comme aurait dit Talleyrand : « Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console ».
1. Le pays de Louis Pasteur n’a toujours pas « son » vaccin.
Toutes les grandes puissances économiques du monde ont « leur » vaccin. Les USA. La Chine. La Russie. Pas la France.
Depuis sa création, en 1888, le vénérable Institut Pasteur, icône de l’épidémiologie, avait pourtant couvé dans sa barbe dix Prix Nobel. Racheté par SANOFI en 1972, majoritaire dans son capital depuis 1980, il a sacrifié depuis l’excellence de sa recherche à l’embonpoint de ses actionnaires (voir point 4).
2. Le pays qui a « inventé » la République et les services publics souffre du démantèlement de ses hôpitaux et de ses services de santé.
Un mois avant le début de la pandémie, 1200 chefs de service démissionnaient collectivement de leurs tâches administratives pour protester contre l’étranglement budgétaire de leurs services.
«Le cauchemar a commencé quand on nous a dit : il faut produire du séjour, quand on avait l’habitude de prodiguer des soins».
Regardez ci-dessous la vidéo de la professeure et cheffe de service Agnès Hartemann, à la conférence de presse du 15 janvier 2020. Son témoignage va vous broyer le cœur, ou rallumer votre colère.
3. Le pays de Colbert et de l’ENA, du Ministère du Plan et des fonctionnaires, peine à organiser une campagne nationale de vaccination.
L’Etat s’est défaussé sur les Mairies pour ouvrir des « vaccinorium », qui doivent à terme pouvoir accueillir entre 1300 et 7800 personnes par semaine. Mais il n’y a qu’un million et demi de doses livrées pour sept millions de personnes jugées « prioritaires ».
«Vaccination : la grande pagaille», titrait Médiapart le 21 janvier 2021.
4. Le pays de De Gaulle, des nationalisations et de l’indépendance nationale, le pays du Concorde et d’Ariane Espace, a bradé ses laboratoires de recherche.
Le député François Ruffin ne décolère pas. En dix ans, avec l’appui et la complicité de la Macronie, SANOFI, dont le patron est un proche du chef de l’état, a licencié la moitié de ses chercheurs. Les effectifs du secteur « Recherche et Développement » sont ainsi passés de 6.350 à 3.500 postes de travail. Et la France a perdu huit de ses onze laboratoires de recherche. Mais les dividendes des actionnaires, eux, sont chaque année en hausse. Quatre milliards d’euros pour 2020, en pleine pandémie, alors que SANOFI vient encore d’annoncer 1700 nouvelles suppressions de postes.
Et voilà donc aujourd’hui la France, comme d’ailleurs la Belgique, pieds et poings liés, suspendue aux bonnes grâces de Monsieur Pfizer, bientôt rejoint par madame Moderna.
Tout, la qualité des vaccins, la fabrication, la livraison, les délais, les stocks, et finalement, notre santé elle-même, tout dépendra donc d’une firme commerciale, Pfizer, qui fut pourtant condamnée, en 2009, à 2,3 milliards de dollars d’amendes pour publicités mensongères, commissions occultes et traficotages de résultats (Le Monde, 2 sept. 2009).
Il nous reste à espérer que cette lourde condamnation l’aura au moins … vaccinée contre une éventuelle récidive.
Le British Medical Journal, lui, est une des plus anciennes et des plus prestigieuses publications scientifiques.
Dans une publication du 21 octobre 2020, Peter Doshi, rédacteur associé, se réjouissait de ce que la plupart des données « brutes » des expérimentations de phase III des vaccins étaient aujourd’hui publiques.
Mais il signalait aussi que « les essais en cours sur les vaccins ne sont pas conçus pour détecter une réduction des hospitalisations, du recours aux soins intensifs ou des décès ».
Il soulignait « qu’il existe de grandes lacunes dans les types de personnes inscrites pour les essais de phase III. Toutes excluent les personnes immunodépressives et les femmes enceintes ou qui allaitent». Enfin, bien que ces études aient effectivement « recruté » des personnes âgées, il constatait « qu’aucune des études ne semble avoir été conçue pour répondre de façon concluante à l’avantage d’une vaccination dans cette tranche de population ». Arghl !
Voilà donc nos vieillards octogénaires et nonagénaires transformés malgré eux en cobayes de luxe d’une vaccination de masse.
On peut certes comprendre les raisons médicales qui ont conduit au choix de vacciner prioritairement cette population fragile, dans les tranches d’âges où la maladie est statistiquement la plus mortelle.
Mais le paradoxe, c’est que c’est probablement aussi la tranche de population qui est la plus sensible aux effets secondaires d’un éventuel choc vaccinal.
Pour le moins, en cette matière, on navigue donc à vue, en réévaluant internationalement la situation au rythme des icebergs, des méduses et des hauts-fonds.
La Norvège a ainsi déjà signalé avoir comptabilisé 33 décès suspects suite à une vaccination.
L’Institut Norvégien de Santé Publique vient de répondre par courrier à France Inter : « Au 17 janvier, un total de 33 rapports faisaient état d’effets indésirables suspects avec une issue mortelle».
Même si le lien direct avec la vaccination n’est pas stricto sensu prouvé, l’Institut norvégien recommande désormais « une évaluation médicale avant d’administrer la seconde injection » (Xavier Demagny, France Inter, 21/1/2021).
Cette part de risque et d’expérimentation est sans doute inhérent à tout acte médical, dès lors qu’il implique des millions de personnes dans des dizaines de pays.
Ce qui l’est moins, c’est de laisser notre santé, ce bien commun de l’humanité, entre les mains des actionnaires du CAC 40.
Car ces médecins-là, c’est une certitude, n’ont jamais soigné que leur propre portefeuille.
Claude Semal, 22 janvier 2021.
La professeure Agnès Hartemann à la conférence de presse des 1200 chefs de service démissionnaires :
France Paquay
Publié à 13:36h, 22 janvierDans ce monde de requins où la mer(de) a des reflets d’argent, la notion d’Etat-providence devient de plus en plus une illusion d’optique si pas, une utopie.