“SOUNDS” OF SILENCE par Joachim Caffonnette (sur Facebook)

Après trois saisons de folie à consacrer toute mon énergie, mon temps et l’essentiel de mon cœur à faire vivre ce lieu (1) qui m’a tant apporté depuis près de 15 ans, c’est fini ! À travers cette expérience, j’ai vécu au plus près toute la complexité des rapports sociaux dans ce qu’ils ont de meilleur et de pire.
Avec toujours l’envie de croire en la bienveillance et en la bonté humaine en mettant ce projet en avant envers et contre tous, je me suis parfois heurté à des réalités difficiles à accepter et des réactions que ma naïveté n’avait pas anticipées.
Mais cela ne m’empêchera pas de poursuivre ma vie et ma carrière en continuant à croire en la beauté de l’âme humaine et en une harmonie possible entre les êtres malgré nos dissonances.

Pour moi, un club de jazz regroupe deux éléments fondamentaux de la société dans laquelle j’aspire à vivre : une culture de qualité forte et accessible ; et un refuge de convivialité et de rencontre.
C’est avant tout cette vision que j’ai voulu défendre ici, et que je m’efforcerai de projeter dans le futur projet… De pianiste, compositeur et membre engagé de plusieurs associations, je suis passé – un peu malgré moi, un peu par passion brûlante – à chef d’entreprise, directeur des ressources humaines, patron de café, coordinateur de planning, producteur, graphiste, planificateur budgétaire, directeur de publication, community manager, chargé de projet, roadie, éclairagiste, plombier, bricoleur, coursier, concierge, sorteur, psy… Alors que je pensais devenir directeur artistique.
Toutes ces fonctions qui sont à des kilomètres de ce que je suis ou pensais être, je les ai portées bon an, mal an, pour ce rêve que j’ai placé au-dessus de tout… quitte à m’approcher dangereusement près du soleil.

Devoir licencier des gens pour le bien du projet est parmi les expériences les plus difficiles que j’ai eu à vivre, tout comme faire face à des comportements humains diamétralement opposés aux miens qui m’ont complètement désarçonné. Mais cela fait partie d’un tout entier et indivisible. J’y ai abîmé – parfois violemment – ma santé, mes convictions et des relations, mais je crois que malgré tout, cela en valait la peine.
J’ai fait des erreurs aussi, et j’ai appris, beaucoup.
Mais je retire une certaine fierté de ce que j’ai accompli à titre personnel, d’avoir mené une programmation de qualité, diversifiée et cohérente et d’avoir participé à la vie culturelle de cette ville que j’aime tant. Je vais maintenant clôturer ce chapitre, mettre de l’ordre dans mes affaires et disparaître pendant quelques semaines avant de repartir pour un nouveau projet avec une énergie renouvelée, un espoir en la solidarité humaine étrangement intact et l’envie de faire de cette expérience la base pour un nouveau havre hors du temps et des angoisses de notre monde moderne où la musique, la fête et la bienveillance prévaudront.

Merci à tous ceux qui ont participé à cette aventure : à mon équipe de Looney Tunes, à Pam dont le soutien ces derniers mois m’a aidé à tenir, à notre assemblée générale, à Thierry, à tous ceux qui sont passés dans l’équipe, aux ingénieurs du son dévoués, à ceux qui ont aidé ne serait-ce qu’une fois en allant chercher un artiste à l’aéroport, ou en prêtant un instrument, à mes parents et mon frère, à mes amis qui m’ont toujours encouragé à garder le cap malgré la tempête, aux techniciens et techniciennes de surface, à Mañe, à ceux que je j’ai essayé de comprendre mais que je n’ai pas compris, à ceux qui ont essayé de me comprendre, même s’ils ne m’ont pas compris, à ceux qui sont partis… Et surtout au public, aux musiciens et à ceux que j’ai oubliés.
Merci pour cette aventure !

À la suite, vive le jazz et vive la fête,
Jojo
(alias Joachim Caffonnette)

(1) Jazz-by-night LE “SOUNDS” ROUVRE SES ÉCOUTILLES

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