
26 mars 2025
« SOLIDARITÉ PALESTINE » AU LUXEMBOURG par Clément Thirion
L’équipe de Norman et la Kosmocompany ont fait le choix depuis quelques temps de témoigner leur soutien au peuple Palestinien. J’ai décidé à titre personnel de ne pas en faire la publicité, mais ce qui vient de se produire dans un lieu qui nous a programmé est absolument inadmissible et révoltant. Nous venons donc de jouer dans un théâtre public luxembourgeois. Lors de la séance tout public, et après les applaudissements, nous souhaitions afficher notre soutien et en avons informé la personne en charge de notre accueil, qui a elle-même appelé la direction. Il nous a été répliqué qu’à leurs yeux, le spectacle n’avait aucun lien avec ce message politique et qu’ils n’acceptaient pas notre prise de position publique. J’ai exprimé que nous ne partagions pas le même point de vue et ai demandé quelle solution pourrait être envisageable.
Il m’a alors été exprimé que si nous affichions malgré tout notre message, le théâtre ferait en sorte que nous ne soyons plus programmé·es au Luxembourg. Face à cette menace, j’ai alors décidé d’afficher notre soutien au peuple Palestinien malgré tout.
J’ai ensuite tenté de rétablir le dialogue en demandant si la personne en charge de notre accueil avait conscience qu’elle avait proféré des menaces et faisait preuve d’intimidation. Elle s’est excusée mais a argumenté que je l’avais prise sur le fait accompli et que je n’avais proposé aucun dialogue, ce qui est faux. À sa décharge, le timing de cette annonce était effectivement trop serré et je m’en suis excusé.
Mais un de ses collègues s’en est ensuite mêlé, jouant de sa grosse voix, me disant que je n’étais pas le patron et que notre soutien n’avait rien à faire là. Il m’a aussi affirmé que visiblement, je ne savais pas ce que constituait une réelle menace. Nous avons ensuite joué notre spectacle. Et avons affiché notre soutien.
Ce même mâle m’a ensuite pris à partie, me parlant fort et de trop près, me disant que je n’étais pas le chef. Je lui ai dit que son attitude était intimidante alors il m’a dit quelque chose comme « et alors quoi tu veux qu’on mette une jupe !? ». Il m’a ordonné de quitter les lieux, ce à quoi j’ai répliqué qu’il ne possédait pas l’autorité pour ce faire. Il a ensuite parlé en Allemand avec ses collègues mâles et j’ai seulement compris le mot « police » (je précise la nature de la langue uniquement pour exprimer que je ne comprenais pas la teneur exacte de leur échange alors qu’ils étaient autour de moi).
Cette même personne qui parle fort et trop près avec son torse et ses gestes brusques s’est d’ailleurs introduite dans les loges pendant la représentation, je pense pour rechercher une banderole. Un de ses collègues avait aussi verrouillé tous les accès au plateau.
Maintenant le démontage a lieu, je pense dans un climat professionnel. Je campe dans la loge (où d’ailleurs le directeur s’était introduit sans demander notre consentement, et alors qu’une comédienne était en culotte, et ce pour faire admirer à un collègue un meuble stocké là – le seul contact direct que nous ayons eu avec cette direction). Je n’ose pas citer ce lieu, je ne sais pas dans quelle mesure ils peuvent nous/me nuire. Je tremble encore. Si je tente souvent de prendre le temps de me poser avant de créer de telles publications sur les réseaux, quelque chose me pousse ici à témoigner à chaud. Car je suis désemparé. Que faire ?
Clément Thirion (sur Facebook)
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