SES CANDIDATS NE VEULENT PAS DE SA PHOTO par Gilbert Laffaille

Je viens d’apprendre que pour les élections européennes le président avait fait procéder à plus d’une centaine de sondages d’opinion, comme s’il ne pouvait croire aux chiffres annoncés. Le contribuable devrait être informé du coût de telles opérations.
Les résultats ayant confirmé les sondages, le chef de l’état donne une conférence de presse où il dresse le catalogue de ce qu’il compte faire, mais qu’il n’a pas fait depuis sept ans, reprenant son rôle préféré : celui du monologue du Grand Débat. Ayant tout dit et son contraire, il y a de fortes chances pour que personne ne tienne compte de ses propos.

N’ayant visiblement pas saisi le message, il préfère stigmatiser « les extrêmes » plutôt que de reconnaître sa propre responsabilité. Il devrait comprendre que plus il intervient plus il conforte ses opposants.
Entretemps dans les partis politiques on se déchire, on s’exclut. Les masques tombent. Beaucoup préfèrent le Rassemblement National au Front Populaire, alors que pour les mêmes, le parti de Marine Le Pen représentait l’horreur absolue la semaine dernière. Comme le président n’aura sans doute pas de majorité autour de lui, il devra choisir un premier ministre dans l’opposition, chargé de former un nouveau gouvernement… à quelques jours des Jeux Olympiques.

Il paraît irresponsable d’accueillir le monde entier pour un tel évènement avec des ministres novices. Les risques sont énormes. Les signaux ont pourtant été nombreux depuis quelques années. On mesure où mène un tel exercice solitaire du pouvoir. Mais avec un premier ministre de cohabitation d’autres difficultés ne manqueront pas de surgir. Dans ce moment chaotique, le report de la réforme constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres en Nouvelle-Calédonie peut apparaître comme une bonne nouvelle.

De Benalla en Bardella le règne de Jupiter s’achève de façon peu glorieuse : ses candidats ne veulent pas de sa photo sur leurs affiches. Ce serait risible si l’avenir n’était aussi inquiétant.

Gilbert Laffaille (sur sa page Facebook)

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