19 août 2022
L’HOMME QUI PLANTAIT DES ARBRES par Jean-Michel Balthazar
Petite histoire …
Peut-être avez-vous déjà lu la nouvelle de Jean Giono ” L’homme qui plantait des arbres “.
L’histoire d’un berger nommé Elzéard Bouffier qui dans sa contrée désertique située entre les Alpes et la Provence avait comme destinée de regarder grandir les arbres qu’il avait lui même un jour planté.
Elzéard en enfouissant simplement des glands dans la terre créait ainsi une immense forêt qui par ses facultés naturelles fit ressurgir tout un écosystème végétal et animal profitant aux humains dont l’élément le plus précieux qui soit … l’eau !
Sans avoir la prétention d’un tel chef-d’œuvre une récente visite chez mes parents me faisait faire un voyage dans les souvenirs de ma jeunesse.
Je ne sais comment le sujet s’était invité dans la conversation , ce dont je me souviens c’est de la petite phrase lâchée par ma mère , ” ... les arbres plantés par toi . ” .
Les arbres plantés par moi ? Pensais-je … Oufti !
Une histoire qui remonte à un peu plus d’une quarantaine d’année.
Pour laisser gambader les chevaux de la famille Balthazar , nous occupions diverses prairies traversant entièrement le versant d’une colline allant du lieu-dit ” El’heur ” jusqu’au hameau de Bouny.
Afin de prévenir la dangerosité d’un endroit précis , nous avions par le biais d’une clôture condamné un fond de prairie situé entre deux petits ravins , cela correspondait à environ une surface d’une trentaine d’ares.
Et c’est en ces lieux devenus ” inutiles ” qu’en cueillant des glands sur un vieux chêne que je croyais condamné ( ce dernier avait été à moitié calciné à cause d’un coup de foudre ) que le petit bonhomme que j’étais décidait de faire des trous et d’y glisser ses petites formes ovales et verdâtres qui deviendraient je l’espérais de beaux et grands arbres !
Et ce fut fait , d’abord haut comme trois pommes je suivis leurs croissance jusqu’à mon départ de la maison familiale , le petit bonhomme devenu adulte devait faire son chemin .
La dernière fois que je les vis leurs cimes me dépassait de quelques centimètres alors vous imaginez ma surprise lorsque pour vérifier les dires de ma mère je me retrouvais plus de quarante ans plus tard devant un tel spectacle !
Ils étaient là si grands devant moi si petit , ils semblaient me sourire , sans doute en réponse à mes yeux mouillés par l’émotion qui me transperçait de part en part .
Un humain était donc capable de vivre cette expérience hors du commun de son vivant !
Aujourd’hui je continue de planter içi et là des arbres dans mon grand jardin mais je crois ( même modestement ) qu’à l’instar du berger Elzéard je vais refaire des petits trous …
Je n’aurai certes jamais l’indescriptible frisson de les voir hauts et majestueux… mais se sera pour les suivants !
Jean-Michel Balthazar (sur Facebook)
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