LES COLLINES nouveau CD, nouvelle chansonnette, poésie et antifascisme

Je me suis toujours considéré comme un chansonnier. Jamais comme un poète (…encore heureux, diront les méchantes langues !). Mais il m’est bien sûr arrivé de croiser parfois la poésie, comme un animal furtif qu’on entr’aperçoit dans les bois. Écrire une chanson, c’est un savoir-faire. Écrire un texte poétique –pour moi –, c’est d’abord un état.
Je peux rimailler une chanson comme j’aurais joué au Scrabble : avec de la patience, de la technique et un peu d’inspiration. C’est pourquoi, je pourrais vous « apprendre » à écrire une chanson. Mais je serais bien en peine de vous expliquer comment écrire un poème. Comme il me serait impossible de vous apprendre comment aimer, prier ou rêver.

Vous le savez peut-être, et sinon je vous l’apprends : je prépare un nouveau disque pour cet automne (avec la complicité musicale de Pascal Chardome et de l’accordéoniste Raquel Gigot). Mon treizième album. Pour le coproduire et le cofinancer, je lancerai prochainement une campagne de préachat. Comme j’avais financé moi-même mon premier 33T, par souscription, en 1982 – même si on appelle plutôt cela aujourd’hui un « crowdfunding ».
Si c’est en anglais, et qu’un fuck-fuck-banking se sucre au passage, cela change évidemment tout.
Si vous souhaitez être tenu au courant de cette nouvelle aventure, envoyez-moi votre adresse mail en « message privé », et je vous en tiendrai informés.

Pour écrire cette nouvelle chansonnette, j’avais d’abord composé la musique, et je ne savais absolument pas de quoi j’allais parler. C’est « l’état » particulier dont je parlais tout à l’heure.
Comme vous le verrez, je ne me suis pas trop soucié des « rimes ». Mais les rimes ronronnent, et altèrent parfois le sens.
Certains textes de Colette Magny m’avaient ainsi autrefois heurté par leur côté « brut », « jeté », « militant ». Mais c’est précisément ce refus de l’esthétique, de la politesse et de la domestication qui rend parfois aux mots leur concret et leur sauvagerie. Essayez : aucune rime n’aurait eu je crois la percussion de mon modeste « ciel de cailloux ».
Ici, je suis d’abord parti d’une naïve assonance : « Coccinelle sur le doigt de Colline ». Et puis, en cinq petits couplets, c’est devenu un court bestiaire antifasciste. C’est toujours amusant de se laisser surprendre par sa propre écriture – et par les ruses de son propre imaginaire.

Des bises, et un bel été à tous et à toutes,
Claude

COLLINES (paroles et musique Claude Semal)

Coccinelle sur le doigt de Colline
Dans les jardins secrets de l’enfance
Envole-toi
Lui montrer les chemins de la vie
Et ses métamorphoses

Libellule sur les lèvres du ruisseau
Pour un baiser mouillé de transparence
Souviens-toi
De cette ombre qui rampait sous les eaux
Sous un ciel de cailloux

Hirondelle dans le ciel grenadine
Dans le secret de ses transhumances
Reviens-nous
Nous parler de la beauté des voyages
De la douleur de l’exil

Partisans ouvriers paysans
Que se passe-t-il au pays de France ?
Et ces cris
Circulaires dans le ciel de Paris
Sont des cris de souffrance

Coccinelle sur le doigt de Colline
Les corbeaux sont de retour en France
Montre-nous
Le chemin du maquis des collines
Et les sentiers de l’espérance

« C’EST À LA FIN DU BAL… » (Claude Semal)
(NOUVELLE CHANSON, NOUVEAU CD) (photo Lara Herbinia)

Vous semblez avoir apprécié ma petite dernière, « Collines », qui a pris la forme d’un petit bestiaire antifasciste. En voici une autre, que j’ai déjà chantée une ou deux en scène, mais que je ne vous ai pas encore présentée ici : « C’est à la fin du bal ».
D’inspiration vaguement dylanienne, elle se termine par une ritournelle musicale que je vous laisserai imaginer ici. Une chanson que je dédie évidemment à tous les musicos, mais aussi à tous ceux et à toutes celles qui n’attendent pas « la lutte finale » pour danser sur les tables (ou pour les renverser).

Pour rappel, je termine donc cet été l’écriture de mon nouveau CD, que j’enregistrerai cet automne avec la complicité musicale de Pascal Chardome (piano, guitare) et de Raquel Gigot (accordéon).
Ce sera mon treizième album. Vous y trouverez certainement aussi « Les animaux adieu » et « Sorti de la danse », plus une demi-douzaine de nouveaux titres.
Comme pour mon tout premier 33T, en 1982, je compte cofinancer ce disque par souscription grâce à vos préachats. Si vous êtes intéressé·es par la chose, envoyez-moi une adresse mail en « message privé », et je vous tiendrai au courant de la suite des opérations.
Après la publication de mon dernier post, vous avez ainsi été une soixantaine à vous manifester en 24 heures, qui s’ajoutent aux soixante demandes que j’avais déjà collectées lors de mes trois derniers concerts. C’est plutôt un bon début. Encore 150 et on sera bon.
Bel été à tous et toutes, Claude.

C’EST À LA FIN DU BAL (Paroles et musique Claude Semal)

On m’a dit que dans la Bible
Au jugement dernier
Tous les riches, c’est horrible
N’auront plus un denier
Et que dieu, c’est normal
Reconnaitra les siens
C’est à la fin du bal
Qu’on paye les musiciens

J’ai chanté pour que dalle
Bossé pour trois fois rien
J’ai trimé pour peau d’balle
Pour des peaux de chagrin
Sans trouver anormal
D’être plus pauvre à la fin
C’est à la fin du bal
Qu’on paye les musiciens

Le héros de l’histoire
N’en connaît pas le titre
Est-ce le début de la victoire
Ou la fin d’un chapitre
Et ce coup de cymbale
Est-ce un glas un tocsin
C’est à la fin du bal
Qu’on paye les musiciens

Mon amour mon amour
Nous aurons bien dansé
De la source du jour
À la nuit avancée
Mais au bouquet final
Qui nous tiendra la main ?
C’est à la fin du bal
Qu’on paye les musiciens

Maîtres des servitudes
Et des machines-outils
Vous ne régnez par habitude
Que parce que nous restons soumis
Mais que les cœurs s’enflamment
Groupons-nous et demain
C’est à la fin du bal
Qu’on payera les musiciens

J’ai chanté pour que dalle
Joué pour pas un rond
Pour une tournée d’Orval
Pour quatre tickets boisson
Avant la lutte finale
Venez chanter ce refrain
C’est à la fin du bal
Qu’on paye les musiciens

J’ai chanté pour que dalle
Joué pour pas un rond
J’ai fait dansé toute une salle
Pour quatre tickets boisson
Avant la lutte finale
Venez chanter ce refrain
C’est à la fin du bal
Qu’on paye les musiciens

3 Commentaires
  • Danielle Bajomée
    Publié à 12:34h, 28 juillet

    Oui, je pense comme Christine….pour tout. Pour le poème, et pour le travail permanent de réflexion.. Profonde la réflexion, et toujours teintée d’humour…un immense merci pour ces respirations intelligentes.

  • Christine Pagnoulle
    Publié à 11:20h, 28 juillet

    et merci pour tout le travail hebdomadaire et la lucidité des articles publiés

  • Christine Pagnoulle
    Publié à 11:19h, 28 juillet

    très beau le poème des collines

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