27 novembre 2020
L’arche-chanson de Noé
Au physique, il a ce côté Matthieu Chédid chiffonné : la fameuse éternelle barbe de trois jours, l’allure scruffy de transhumance prolongée. Le parisianisme en moins, le talent de paroles tectoniques en plus. Noé Preszow, bruxellois de 26 ans, sort en cet automne/hiver, un premier EP au titre prémonitoire Ca ne saurait tarder. Quatre chansons qui dégoupillent une lecture de la langue française barbelée et sentimentale, d’une voix forte qui semble toujours avoir existé. Après l’avoir rencontré avec Dick Annegarn –ils partagent le même beau label français Tôt ou Tard- la timidité première de Noé, s’efface vite lorsqu’il mentionne la lecture des poètes, russes notamment. Injection lointaine de racines familiales juives à l’Est de l’Europe, spleen naturel mêlé d’ADN indéniablement belge. Cette fameuse distanciation. Et deux chansons –au moins- sur les quatre parues, qui s’avèrent splendides. A nous et ses « copeaux d’espoir » et Que tout s’danse, parfaite dans son évocation d’une jeunesse intemporelle –« j’suis un vieillard j’suis un gamin »- revenant en tête quand je m’éveille la nuit. Avec un clip réalistico-naturaliste qui capte cette génération des 20-trentenaires, vibrant heureusement à l’amitié et à l’amour. L’album prévu en 2021 devrait confirmer l’évident talent.
Ph.C. / article et photo (Noé et Dirk Annegarn)
“A nous” et “Tout se danse”, deux chansons de Noé Preszow.
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