13 septembre 2022
JE DEVAIS GRAVE FAIRE PIPI, MAIS IL N’Y A PAS DE WC DANS NOS GARES par Anne Löwenthal.
Je partage cette publication d’Anne Löwenthal, parce qu’elle témoigne régulièrement de la difficulté d’utiliser le réseau ferroviaire en Wallonie. Sa ligne à elle, c’est La Louvière – Bruxelles. C’est dingue, et c’est pratiquement comme ça tous les jours. Du pur délire. La première chose à faire, si l’on veut “décourager” les gens d’utiliser un véhicule individuel, c’est sans doute de leur proposer des moyens de transports alternatifs fiables, confortables et réguliers. Sinon, ce n’est jamais qu’une nouvelle forme de maltraitance sociale. Et si les ministres “de la mobilité et des transports” prenaient le train tous les jours, et pas seulement pour avoir leur photo dans un journal, ils sauraient peut-être un peu mieux ce qui se passe dans les wagons. N’est-ce pas, Goerges Gilkinet ? (C.S.)
Aujourd’hui, à la faveur d’une réunion annulée, je me dis que je vais rentrer plus tôt, travailler encore une heure dans le train pas encore trop bondé à 15h30 et basta, à moi le week-end (photo 1).
C’était sans compter qu’on est en Belgique, sur la ligne Binche-Bruxelles et que Ô malheur, dieudelasncbinfrabeljenesaispas seul sait pourquoi (en tout cas les navetteurs ne savent pas), ce train est annulé (pas de photo).
Bon, me dis-je dans ma grande sagesse, je vais traîner un peu dans la Gare du Midi, y a sûrement des endroits où on peut se poser, brancher son PC et travailler (après tout, c’est là que les gens arrivent en TGV, ça doit être un peu moderne).
J’ai trouvé un endroit où me poser, mais aucune des prises prévues pour les gens qui doivent trouver un endroit où se poser et travailler ne fonctionnait (ah et aucun wifi ne fonctionnait non plus, en fait).
Il me restait l’option ”pédaler pour charger’‘, vous savez, des genres de vélos d’appartement mis à votre disposition au beau milieu du hall blindé massacre et sur lesquels vous pouvez prendre soin de votre corps tout produisant de l’électricité pour charger ce que vous avez à charger. Mais bon, j’ai mes limites, je transpire facilement et il me reste un fond de dignité, même quand je râle sur les transports en commun. (Photo 2) En regardant sur mon appli, une autre solution s’offre à moi : il y a un train dans une demi-heure, il suffit de descendre à Braine-le-Comte, de prier pour être à temps pour choper la correspondance et de la prendre pour La Louvière.
Super, me dis-je, je vais travailler une demi-heure ici, une demi-heure dans le train, et quand mon pc sera déchargé, je regarderai le paysage (pas la peine de chercher une prise ou un vélo d’appartement dans un train de ma ligne). Las ! C’était sans compter qu’on est en Belgique, sur la ligne Binche-Bruxelles et qu’il me serait humainement impossible de travailler debout, puis assise avec tout mon barda sur les genoux (Photo 3).
Je suis finalement arrivée à La Louvière.
Je devais grave faire pipi, mais il n’y a pas de WC dans nos gares. C’est super pratique quand un train est annulé, parce qu’on doit poireauter une heure pour le suivant, mais ça, vous me direz, c’est une autre histoire de la #SNCB.
Il me restait à me retenir, à saluer mon petit train (deux voitures dont une première classe, quand même) et à rentrer chez moi. Voilà, je sais que ça ne vous a pas intéressé.es du tout, mais ça m’a un peu calmée. Et puisqu’aucun.e décideur.euse n’accepte de répondre à notre cordiale invitation à faire une semaine de navettage avec nous, sur notre ligne, j’ai décidé dans ma grande générosité que la visite irait à eux et à elles.
Anne Löwenthal
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