31 juillet 2021
J’AI ENFIN VU “TITANE” par Philippe Reynaert
Enfin, ça y est ! J’ai vu “Titane” et j’applaudis la Palme d’Or qui lui a été décernée par un Jury qui n’a pas eu peur d’affronter le film de genre, le genre de la réalisatrice et l’avalanche d’insultes qu’allait inévitablement provoquer ce choix ! Titane est un grand film choc qui croit complètement en ce qu’il raconte et en ce qu’il montre ! Et il est donc grand temps d’en finir avec la tartufferie des vieux critiques de cinéma qui tiennent toujours le haut du pavé médiatique. Quand je dis vieux, je ne parle pas d’âge mais bien de mentalité (comme disait l’ami Georges Brassens : “Le temps ne fait rien à l’affaire…”). Il me semble qu’il y a plus de 30 ans que j’entends les mêmes arguments qui poussent à diviser le monde en deux : les bons film d’auteur (même et surtout si personne ne les voit) et les méchants films qui séduisent un public en usant, soi-disant, de procédés “creux et tape-à-l’oeil”. Reprocher, entre autres, à Julia Ducournau d’avoir eu recours à une musique super expressive et “tonitruante”, c’est comme reprocher à Sergio Leone d’avoir fait appel à Ennio Morricone. Et mépriser comme le fait celui qui est censé incarner le point de vue de la télévision de service public, toute une génération de cinéphiles sincères qui se sont reconnus dans “Le Grand Bleu” de Luc Besson, c’est juste faire preuve d’un esprit borné et rétrograde. J’ai été frappé (et d’autres avec moi comme mon ami Domenico La Porta) par l’impact que “Titane” a sur le public des ados ! Si c’est ce film qui peut les ramener dans les salles et leur donner un vrai goût du langage cinéma, je recommence à applaudir des deux mains ! Il est de bon ton dans les hautes sphères de la critique autorisée de se désoler que ce ne soit pas Asghar Farhadi qui ait remporté la Palme d’Or : je n’ai pas encore vu son nouveau film mais je sais déjà que je vais l’adorer ! Et alors ? Pourquoi je n’adorerais pas AUSSI le parcours de Julia Ducournau ? Marre des dichotomies castratrices ! Merci Julia d’avoir salué le Jury qui a reconnu avec ce Prix “le besoin avide et viscéral qu’on a d’un monde plus inclusif et plus fluide”. Les monstres ne sont pas ceux qu’on croit.
Par Philippe Reynaert (sur Facebook).
Irene Kaufer
Publié à 12:03h, 01 aoûtQuand j’aime un film, et plus encore s’il est controversé, j’essaie de donner envie à d’autres d’aller le voir., de leur faire sentir en quoi ils/elles pourraient l’aimer aussi (ou pas). J’aurais donc voulu plus d’arguments que la simple dénonciation de la “tartufferie de vieux critiques” ou des “dichotomies castratrices”…. (et si on pouvait éviter cette imagerie couillue, ce serait encore mieux)
Thierry Abel
Publié à 12:34h, 01 aoûtBien entendu. Le message n’est pas La Défense et illustration d’un film mais le témoignage d’un discours d’ideologue sur sa vision de l’economie du cinéma.
Thierry Abel
Publié à 15:23h, 31 juilletPR, c’est précisément le symptôme. Le variant local des traitements néolibéraux infligés au cinéma par l’ex représentant de Walliwood ( avec argent public, quand même !). Certainement, en compagnie de l’autre symptôme (la cellule souche ?) représentant le soi-disant service public peuvent-ils nous rejouer les querelles rances de deux vieillards maîtrisant leurs éléments de langage (un passage en pub, c’est formateur). Un numéro de duettistes sur le thème les anciens et les modernes. Or, la seule question qui vaille est celle des conditions de production ( et de reproduction) d’un cinéma inventeur de formes et de regards sur le monde contemporain. Bref, une question politique traitée par le vieux représentant de l’Ancien Monde dont on espère l’agonie. Deux pingouins à Cannes ça trompent énormément.