Interview de santé en lutte : DE L’HUMANITÉ DANS LES BAXTERS

Il y a un an, nous les applaudissions tous les soirs à vingt heures aux fenêtres du royaume.
Une façon collective de dire bravo et merci aux équipes hospitalières – même si nous pressentions déjà que des équipements, des contrats de travail, du personnel et des budgets leur seraient sans doute plus utiles qu’un peu de bruit et de vent entre nos mains généreuses.
Désormais, nos persiennes restent hermétiquement closes sur nos confinements familiaux et nos couvre-feux imposés.
Sale temps pour les artistes en blouse blanche.
Mais ils et elles sont toujours là, sous les néons des couloirs d’hôpitaux, pour accompagner jour et nuit nos souffrances et nos guérisons.
En ces temps troublés, aux récits parfois contradictoires, j’ai toujours eu au moins cette conviction : nous devons régler notre pas sur ceux des travailleurs et des travailleuses de la santé.
Rencontre avec Paul et Rébecca, de « santé en lutte » (1).

Claude : Vous pouvez vous présenter en quelques mots ?

Rébecca : Je suis infirmière depuis 2007 en « hospitalier » dans la région liégeoise. Mais depuis peu, je travaille dans une maison médicale.

Paul : Je suis infirmier depuis une dizaine d’année dans un grand hôpital universitaire bruxellois. Et je suis membre de « santé en lutte » depuis sa création, en juin 2019.

Rébecca : J’ai rejoint le mouvement au mois d’août de la même année.

Claude : Comment « santé en lutte » est-il né ? Au départ d’un conflit social particulier ?

Paul : Un préavis de grève avait été déposé par la CGSP pour le 8 mars 2019. Les soignant·es de l’hôpital Brugmann en ont profité pour partir en grève pour des questions d’horaires et de conditions de travail, inspiré·es peut-être par un arrêt de travail des brancardiers quelques jours plus tôt. Le mouvement a rapidement fait tâche d’huile dans le réseau hospitalier IRIS, le secteur public bruxellois.
Le mouvement est vraiment parti de la base, avec le soutien de la délégation CGSP-ALR de Brugmann, qui est assez combative.
A l’Hôpital St-Pierre, ils ont même dû fermer des salles d’accouchement et certains services. C’est historique dans le domaine de la santé, où l’on fait souvent grève de façon symbolique, pendant la pause repas, pour ne pas perturber les soins. Mais les gens étaient vraiment à bout.
Fin juin, on a fait une assemblée générale qui a rassemblé 150 personnes, et qui a été l’assemblée fondatrice de « santé en lutte ».
En Belgique, les hôpitaux sont divisés entre le « secteur public » (30%) et le « secteur non marchand » (70%) – il s’agit dans ce second cas des hôpitaux privés, souvent organisés sous forme d’ASBL.
Ces deux secteurs ne dépendent pas de la même commission paritaire, n’appliquent pas les mêmes barèmes salariaux et ne dépendent pas des mêmes structures syndicales. Si tu ajoutes à cela l’extrême hiérarchisation de nos professions, tu comprendras pourquoi il est difficile de mobiliser tout le monde en même temps.
« santé en lutte » s’efforce de dépasser toutes ces divisions pour rassembler l’ensemble des travailleurs de la santé.

Claude : En France comme en Belgique, les restrictions budgétaires ont profondément affecté le mode de gestion des hôpitaux, en imposant notamment des suppressions de lits, des quotas d’occupation et une augmentation du rythme de travail. Comment avez-vous ressenti cette pression au quotidien ?

Rébecca : Quand j’ai commencé en chirurgie cardio vasculaire, un pontage coronaire (opération à cœur ouvert) restait dix jours en post-opératoire. Cela a été réduit à sept jours. La durée des consultations est passée de 20 à 15 minutes, alors que tu dois parfois annoncer à des familles que leur enfant a un cancer.

Paul : Clairement, les infirmières « chef » sont notées sur leur taux d’occupation. C’est comme Ryanair, il faut que les sièges soient remplis. Ce qui rapporte toutefois aux hôpitaux, ce n’est pas le nombre de lits occupés, mais le nombre « d’actes » médicaux prestés. C’est la conséquence des paiements « à l’acte ». La logique médicale est ainsi pervertie par la logique financière. On va donc compresser les jours d’hospitalisation, et augmenter le nombre d’actes par jour.

Rébecca : En maternité, on pouvait rester cinq jours « post partum ». Maintenant, c’est trois jours. Et c’est comme ça pour tout. Cela a deux conséquences. Les patients sont renvoyés chez eux sans être nécessairement rétablis. Et cela fait plus de boulot pour nous, car nous devons faire le même nombre d’examens dans un temps plus court. On a moins de temps aussi pour faire « l’éducation à la santé » des patients. Par exemple, pour une opération à cœur ouvert, on te scie le sternum. Pendant plusieurs semaines, il y a des mouvements que tu ne peux plus faire. Il faut avoir le temps de l’expliquer au malade.

Paul : C’est ce qu’ils ont appelé le « tournant ambulatoire ». Mais sans donner plus de moyens à toutes les structures externes qui devaient prendre le relais et assurer le suivi des soins. Pour rassurer les patients, je leur dis qu’ils peuvent me téléphoner dans le service une fois qu’ils sont rentrés à la maison, « j’ai une question sur mes médicaments », « j’ai un petit suintement à ma plaie… ». Je leur réponds évidemment, mais il n’y a pas de « cadre » pour ça, on n’est pas payé pour assurer ce suivi.
Maggy De Block a ainsi fait deux milliards d’économies sur les soins de santé, et elle a réduit la norme de croissance du budget de la santé à 0,5 %. Elle en était très fière. Elle a une responsabilité écrasante dans toute cette séquence. C’est elle qui a fait brûler et n’a pas renouvelé notre stock stratégique de masques. C’est elle aussi qui a traité de « dramaqueen » ceux qui s’inquiétaient du développement de la pandémie dans le monde.

Claude : Là-dessus arrive la pandémie. S’il y avait un immense incendie permanent en ville, la première chose à laquelle on penserait, c’est de renforcer le nombre des pompiers. Or s’il y a eu une réorganisation à l’intérieur des hôpitaux, pour accueillir les malades du COVID, plutôt qu’une augmentation du budget des hôpitaux. Par ailleurs, on a justifié toutes les mesures « corona » par une « saturation » des lits d’hôpitaux, alors que ce taux d’occupation maximum était un objectif de gestion préalable. Comment expliquez-vous cela ?

Paul : On a renforcé les équipes de soins intensifs, mais en déforçant d’autres secteurs de l’hôpital, et en déprogrammant des opérations. Au plus haut de la crise, on est ainsi passé de 2000 lits en soins intensifs à 2800.

Rébecca : Mais il ne suffit pas d’avoir plus de lits. Il faut aussi avoir plus de personnel.

Paul : Pour qu’un patient soit en sécurité, il faut une infirmière pour quatre patients. On en est très loin.

Rébecca : Aux soins intensifs, idéalement, c’est même une infirmière par patient.

Paul : C’est comme si on avait toutes nos affaires bien organisées sur une table. Avec l’arrivée de la pandémie, on a tout balayé, et mis le COVID au milieu. Mais toutes les autres pathologies ont été délaissées, c’est clair. Moi j’ai des patients qui sont arrivés à l’hôpital, on a fait leur « préop », on s’est rendu compte qu’il n’y avait plus de place aux soins intensifs, on leur a dit « revenez la semaine prochaine », et endéans la semaine, ils sont décédés à la maison. Voilà, ça c’est la réalité. Un « report de soins », c’est parfois la mort.

Claude : Comment avez-vous vécu psychologiquement toute cette période ?

Paul : Moi je n’étais pas en unité COVID, mais on se sentait clairement en danger parce qu’on n’avait pas le matériel adéquat et parce que les patients n’étaient pas testés. On avait juste des masques chirurgicaux FFP1. En plus, la règle, c’était : jusqu’à 37,5°, tu dois aller travailler. Tu toussais, tu avais des courbatures, avec 37,5, tu prenais un Dafalgan et hop ! au boulot. Il y a eu plein de « clusters » dans les hôpitaux, des services entiers. Chez moi, un quart du personnel malade, des patients infectés, et c’était une unité « non COVID » ! On avait peur pour nos familles. D’autres collègues ont été virés de leur colloc. On était considérés comme des pestiférés.

Rébecca : Moi je travaillais en unité « COVID », j’ai été m’isoler pendant six semaines chez une collègue, parce que je vivais en collocation et tout le monde était hyper stressé. Moi j’ai vraiment ressenti un sentiment d’abandon de la part du gouvernement. On nous applaudissait, genre « Allez, courage ! », mais je me suis sentie abandonnée. Notre matériel n’était pas aux normes. Nos masques tombaient quand on parlait.

Paul : A St Pierre, c’était bien, parce que c’est l’hôpital de référence des maladies infectieuses, ils avaient rodé les protocoles, mais dans les autres hôpitaux, c’était souvent n’importe quoi. Il fallait garder le même masque FFP2 toute la journée, alors qu’en principe, on doit le changer toutes les deux ou trois heures, parce qu’il s’humidifie avec la respiration. On passait de chambre en chambre avec la même blouse pleine de COVID. Mais là où ils ont le plus morflé, c’est dans les maisons de repos, où il y avait des instructions DE NE PAS porter le masque, parce qu’il fallait « gérer la pénurie ». Les masques FFP1 étaient sous clé, seul le management y avait accès, on disait aux soignants qui voulaient se protéger : « Vous, ce n’est pas la peine ». C’est vraiment criminel de la part des employeurs. Ca a été l’hécatombe, non pas « parce qu’ils étaient vieux », mais parce qu’il y avait zéro matériel et zéro formation à l’utilisation du matériel.Même à Brugmann, les chefs passaient pour dire « Pourquoi tu portes ton masque ? Il ne faut pas porter de masque ». Les injonctions venaient en fonction des stocks, et non en fonction des nécessités sanitaires.

Rébecca : Une de mes collègues a été travailler dans une maison de repos. Le seul matériel prévu, c’était une seule blouse. Comment tu fais, quand tu dois manipuler des personnes âgées ou prodiguer des soins de proximité ? Dans les homes, les FFP2, ça n’existait pas. Aujourd’hui, on est sur les genoux, mais c’est hyper important de poursuivre la mobilisation. 400 millions ont été débloqués avec le « Fonds des Blouses Blanches », mais c’est tout à fait insuffisant pour compenser le manque d’effectif.

Paul : Dans un grand hôpital comme St Luc, où 5000 personnes travaillent, cela permet d’engager entre 20 et 25 soignants. Mais une infirmière ne devrait prendre en charge que quatre patients, alors qu’on en est à neuf, et encore plus pour les gardes de nuit. Il faudrait carrément pouvoir doubler les effectifs.

Rébecca : La « carrière » d’une infirmière, aujourd’hui, c’est entre cinq et sept ans, parce que le métier est trop dur, et les gens partent.

Paul : Soit ils cherchent un autre boulot, soit, comme moi, ils prennent un mi-temps ou un deux-tiers temps, pour pouvoir supporter les conditions de travail. Mais je pourrais faire un plein temps si les conditions de travail étaient correctes. C’est pourquoi, une de nos revendications, c’est la réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires.

Rébecca : On aurait aussi besoin d’assistants administratifs et médicaux, et de brancardiers. Pendant des années, j’ai dû conduire moi-même les morts à la morgue. Mais là, je n’ai plus de soins à leur donner, et c’est du temps que je ne peux pas passer au chevet des patients. Pour des gens qui travaillent à pause, dans un contexte aussi stressant, 38 heures, avec les nuits et les week-ends, c’est extrêmement fatigant. Là, je suis passée en maison médicale avec un horaire de jour, je revis !

Claude : Vous travaillez toutes à pause ?

Rébecca : C’est ce qu’on appelle « la continuité des soins », on ne peut pas fermer.

Paul : Dans le temps, il y avait des infirmières de nuit, mais là, on travaille avec des pauses tournantes, on est plus flexibles, plus malléables et plus interchangeables pour le « management ».

Claude : Sept ans, c’est vraiment très peu !

Rébecca : C’est un travail très dur physiquement, il y a beaucoup de portage, mais aussi très dur émotionnellement, parce qu’on est tout le temps confronté à la souffrance et à la mort. Il y a une charge mentale terrible.

Paul : C’est hallucinant. Pendant la crise COVID, j’ai été renforcer une unité « onco-hémato », c’est un travail très lourd psychologiquement. Jamais je pourrais aller travailler là. Tu sais que pratiquement tous tes patients vont mourir. Tu vis tout le temps des histoires horribles. Tu dois rassurer, tu dois accompagner les familles. Je veux dire… ce n’est pas parce que tu es soignant que tu n’es pas touché. C’est humain. Tu es en empathie avec des familles qui sont en train de perdre un être cher. Avant, aux soins intensifs, tu avais un décès toutes les deux semaines. En unité COVID, il fallait annoncer un décès tous les jours. C’est super dur. En plus, on interdisait aux familles de venir, on les avait en larmes au téléphone, on tendait le cornet aux mourants, en espérant qu’ils entendent encore quelque chose, c’était terrible.

Rébecca : C’est un de mes pires souvenirs, pleurer avec des parents au téléphone.

Paul : C’est monstrueux. Le fils dépose sa mère qui a le COVID, et il ne sait pas encore qu’il ne la reverra jamais, parce qu’il ne pourra plus revenir. Aujourd’hui, le temps est phagocyté par les actes médicaux, parce que c’est « rentable ». Mais accompagner une famille au chevet d’un patient, ça ne rapporte que dalle. Et donc, il n’y a pas de personnel pour ça. C’est cela qui nous est nié : ce « temps humain », ce temps nécessaire pour les accompagner.

Rébecca : Moi, mon chef de service avait élargi les heures de visite, parce que, c’est scientifique, des études ont été faites sur ça : si ton moral est meilleur, si tu es mieux accompagné, tu guéris plus facilement. A l’inverse, beaucoup de vieillards se laissent mourir s’ils sont isolés de leurs proches.

Claude : Là tout de suite, vous allez partir à l’Hôpital St Pierre, pour soutenir le mouvement des médecins stagiaires ?

Paul : Ce sont des médecins qui, après sept ans d’études, font une spécialisation, et travaillent comme assistants à l’hôpital.Ils n’ont pas de contrat de travail, mais des « conventions de stages ». Ils sont un peu laissés à eux-mêmes, car les « patrons » des services sont souvent absents. Ils touchent 2.200 nets, avec des horaires de travail qui dépassent les 60 heures de travail par semaine, et parfois beaucoup plus. Ils sont clairement exploités par le management, et nous soutenons leur action. Ceci dit, les mesures d’austérité ont surtout frappé le « bas » de la hiérarchie des métiers de la santé, les plus précaires, les plus vulnérables. C’est là qu’on a été gratter d’abord. Le personnel d’entretien, dont les services ont été « externalisés », les aides-soignantes, dont les salaires sont restés très bas, et ensuite, les brancardiers, les infirmiers et les infirmières. C’est à cet échelon-là que la riposte a commencé à s’organiser.

Claude : Vous avez je crois autre un rendez-vous important à la fin de ce mois ?

Rébecca : Oui, une manifestation nationale (et même internationale) des travailleurs de la santé, le 29 mai à 15 heures, Gare Centrale à Bruxelles. On vous y donne rendez-vous !

Propos recueillis par Claude Semal le 28 avril 2021

(1) La lutte sociale étant parfois un sport de combat, les prénoms ont été changés.

« La Santé en Lutte » par elle-même :

QUI SOMMES-NOUS ?

Nous sommes infirmièr·es, sages-femmes, brancardier·es, aides-soignant·es, médecins, personnel de la lingerie, de la restauration, de l’entretien ménager, technicien·nes, secrétaires, laborantin·es, ambulancier·es, patient·es, etc. Nous sommes également citoyen·nes et désireux·ses d’un système de santé basé sur l’humain plutôt que la rentabilité financière.

En effet, face aux attaques faites à notre système de santé et à nos conditions de travail, nous devons impérativement nous organiser, citoyen·nes et travailleur·euses, ensemble ! Cela fait maintenant plusieurs dizaines d’années que la santé se transforme en valeur marchande. En lieu et place de l’humain, les gestionnaires politiques ne voient plus que des chiffres et des tableaux comptables. Pour eux, rentabilité et flexibilité sont devenues les valeurs centrales de leur gestion. Aujourd’hui, leur objectif principal est de réduire les coûts et d’augmenter les cadences de soins et de travail au détriment de la santé des patient·es et des travailleur·euses. A tout cela, nous disons STOP !

Nous voulons des soins de qualité pour toutes et tous, peu importe les niveaux de revenus, peu importe l’origine sociale ou culturelle. Nous voulons la fin de ce système basé sur l’argent qui crée une médecine à deux vitesses !

Nous voulons des conditions de travail et un salaire décents, une stabilité de l’emploi, la fin des temps partiels obligatoires, le paiement de notre temps de change, l’augmentation d’effectifs afin de soulager une charge de travail intenable et d’enfin avoir le temps de prendre en charge les patients dans la dignité, de soigner, d’écouter, de rassurer !

POURQUOI REJOINDRE LA SANTÉ EN LUTTE ?

Vous assistez impuissant à la détérioration de notre système de soins de santé? Vous êtes témoins d’un management pressurisant voire malveillant? Vous voulez remettre l’humain au cœur des soins? Vous estimez que votre métier est avant tout un service aux personnes et non un business financier? Vous vous opposez à la marchandisation des soins de santé et vous êtes pour un refinancement? Vous voulez être acteur du changement?
Pour toutes ces raisons citées et bien plus encore, il est temps aujourd’hui de faire entendre votre opinion, de dénoncer au grand jour votre réalité de terrain. Rejoindre La santé en lutte c’est rejoindre un groupe de personnes qui fonctionne de manière solidaire et démocratique, c’est créer un réseau de soignant·es et de patient·es venant de tous les secteurs confondus et des 4 coins de la Belgique, c’est dénoncer des réalités de terrain trop souvent occultées, c’est être la voix du changement…

Nos revendications

Lors de notre Assemblée Générale du 13 septembre 2019 nous avons voté les revendications suivantes:

  1. Un refinancement des soins de santé (1)avec une transparence sur l’utilisation du budget.
  2. Un arrêt de la dynamique de marchandisation des soins.
  3. L’engagement de plus de personnel pour assurer des soins de qualité à toutes et tous.
  4. Une revalorisation salariale de tous les métiers de la santé (2).
  5. Un arrêt de la précarité des emplois.
  6. Un arrêt du recours au privé via l’externalisation des services.
  7. Une amélioration de nos conditions de travail : sortir de la logique d’actes à la chaine et revenir à une prise en charge humaine des patient·es dans leur globalité.
  8. Une véritable politique d’attractivité pour les métiers de la santé.
  9. Être associé, patient et personnel de la santé, à toutes les grandes décisions concernant le secteur.
  10. Une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.
  11. Une révision des normes d’encadrement (3).
  12. Une véritable politique de bien-être au travail et un arrêt du management inhumain et autoritaire qui traite le personnel et les patient·es comme des chiffres et des statistiques.
  13. Des mesures pour lutter contre les différents types de harcèlements et de discriminations (4).
  14. Une diminution de l’âge de la pension.
  15. Un accès à des soins de santé dignes et humains pour toutes et tous, indépendamment de nos origines sociales et/ou culturelles.
  16. Un développement de la prise en charge et des soins de première ligne via le système des maisons médicales.
  17. Un arrêt de l’hyperflexibilité (5) forcée.
  18. Une véritable protection de la maternité.
  19. Une amélioration de l’accès aux études de soignant·es, ainsi qu’un arrêt de l’utilisation des stagiaires comme main d’œuvre gratuite pour les institutions.
  20. Une prise en considération du temps de change.

Il a été également décidé de converger tant que possible avec les autres mouvements sociaux.

(1) Par “soins de santé”, par “système de santé”, par “la santé”, nous entendons tous les acteurs et actrices de la santé : maison de repos, maison médicale, centre PMS, hôpitaux, cpas, soins à domicile, …
(2) Par “tous les métiers de la santé” nous entendons toutes personnes qui participe au système de santé comme défini plus haut. Ce qui comprend autant le service technique, ouvrier, administratif, que soignant.
(3) Les normes d’encadrement des patient·es sont les ratio patient·es/soignant·es minimaux imposé par la législation. Ces normes sont datées et insuffisantes.
(4) Sexistes, sexuels, racisme, LGBTphobie
(5) Par hyperflexibilité nous dénonçons les politiques de bouche trous utilisées par le patronat, celle-ci vise à nous placer et déplacer comme des pions interchangeables dans l’entreprise. Ce management engendre stress, insécurité, erreurs et ne résous nullement le problème de sous-effectif. Enfin, cette politique de management ne prend ni nos spécificités ni nos désidératas en compte.

 

 

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