ELLE EST RETOURNÉE À L’ÉCOLE par Bernadette Schaeck

Elle a pu reprendre le chemin de son école.
Sa mère attend depuis plus de deux mois l’examen de sa demande de revenu d’intégration (RI).
Bloquée pour cause d’exigences de démarches supplémentaires, non obligatoires légalement, et injustifiées socialement.
Une mère une fois encore victime de violences institutionnelles qui s’ajoutent aux violences familiales.
Son enfant aussi, forcément.
Nous nous sommes organisés pour que la maman puisse enfin disposer de quelques ressources qui lui ont permis de faire quelques achats les plus indispensables.
Dont de quoi permettre à la petite fille de retourner à l’école dès le lendemain.
Ce jour-là, j’ai regardé l’émission Investigation sur les dérives des services d’aide à la jeunesse.
Et me suis dit que le genre de situation dont je vous parle peut aboutir à des mesures de contrôle par les services de “protection” de la jeunesse.
A terme, à un placement ?

Une fois de plus, je ne peux pas vous en dire plus, au risque de dévoiler une situation personnelle trop reconnaissable.
Une fois de plus, je ne vous dirai pas le nom du CPAS, par crainte que ça en rajoute une couche de difficultés pour cette famille, alors que je brûle de le dire tant cette situation est insupportable.
Une fois de plus, nous faisons tout pour que les droits soient enfin respectés pour cette famille.
Les droits économiques et sociaux des enfants devraient être défendus avec vigueur…

Petit défoulement du matin…

Une famille sans revenus depuis deux mois parce qu’elle ne parvient pas à obtenir, après son déménagement, une attestation de retrait du Revenu d’Insertion par le CPAS précédent.
Une autre percevant un RI amputé de plusieurs jours parce que, en dépit de la fourniture de l’attestation de retrait du RI par le CPAS précédent, le nouveau CPAS ne lui accorde le RI qu’à la date exacte de présentation dans ses locaux.
A longueur de vie, devoir mener des luttes sur ce genre de choses… qui ne devraient tout simplement pas exister !

Problème récurrent, en particulier dans les 19 CPAS de la Région bruxelloise.

Au secours !

Bernadette Schaeck (de l’Association de Défense des Allocataires Sociaux)

http://www.adasasbl.be

2 Commentaires
  • didier somzé
    Publié à 09:40h, 02 avril

    Quelle est la raison de cet acharnement “administratif” ?
    Limiter ses dépenses budgétaires pour un cpas ?
    Ou bien une forme de mépris, de punition sociale ?
    didier somzé

    • Semal
      Publié à 11:01h, 02 avril

      Les deux mon général. Mais une fois que certaines pratiques se sont gravées dans un moule institutionnel, cette maltraitance quotidienne est parfois simplement le reflet d’une obéissance maladive à l’autorité et un manque d’empathie vis à vis de ceux et celles qu’ils et elles doivent en principe “aider”. Je me suis souvent demandé comment on pouvait être gardienne de prison ou travailleur dans un centre fermé ou huissier de justice. Être professionnellement amené à priver des gens de revenus est pour moi du même ordre.

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