28 décembre 2023
ÉCRIRE À TRAVERS LES LARMES par Bernadette Schaeck
Pleurer ou ne pas pleurer ?
« To cry or not to cry ? », aurait dit l’autre…
Tellement de situations très difficiles, ces derniers jours.
Tellement de refus ou de retraits de revenu d’intégration et/ou d’aides sociales injustifiés.
Tellement d’injustices qui auraient pu être évitées.
Tellement de “violences institutionnelles”.
Franchement, je ne sais pas comment certaines personnes parviennent à “tenir le coup” dans pareilles situations !
Je ne devrais pas pleurer, moi qui ne suis pas directement concernée, mais seulement amenée à essayer de les aider à défendre leurs droits ? Ca doit être une question de glandes lacrymales…
Heureusement, je sais encore écrire des courriers aux CPAS au travers des larmes.
Peut-être y vois-je plus clair au travers des larmes ?
Il me semble que ça fait un bout de temps que je n’avais plus posté quelque-chose du genre défouloir… C’est fait !
Allez, un petit exemple de situation insupportable ?
(Celle-ci ne me fait pas pleurer mais me rend enragée…)
Il a gagné le recours au Tribunal du travail (TT) contre le CPAS.
Le CPAS ne l’applique pas, plus de deux mois après le prononcé. Il doit verser une somme de 500 euros plus les intérêts.
Il lui réclame par contre le remboursement d’une petite dette de 300 euros due à une erreur commise à l’époque par le CPAS (ce que celui-ci ne conteste pas).
Le recours n’aurai jamais dû être introduit.
Il s’agissait d’une décision totalement injustifiée de refuser le taux isolé, alors que la personne cohabitante avait quitté le domicile et était déjà domiciliée dans son nouveau logement.
Un entêtement incroyable du CPAS balayé d’un revers de la main par le Juge.
Il avait fallu, quand même, plusieurs courriers de l’aDAS, puis un recours au Tribunal du Travail (TT) avec conclusions de l’avocat du CPAS, conclusions de son avocat “pro deo”, dossiers de pièces, etc… Beaucoup d’énergie et de finances publiques gâchées.
Faudra-t-il recourir à un huissier pour que le CPAS applique le jugement du Tribunal du travail ?
Il ne remboursera pas sa dette au CPAS (dette qui aurait dû être annulée vu l’erreur du CPAS) avant d’avoir perçu la somme qui lui est due suite au jugement du TT.
Du vécu dans un gros CPAS wallon qui devrait utiliser son énergie… et ses moyens financiers dans tout autre chose que cela !
Une maladie assez répandue, surtout dans les CPAS bruxellois.
Quand une personne travaille, fournit une copie du contrat et les fiches de paie, elle doit en plus fournir une attestation sur l’honneur que le travail a cessé à telle date, et de plus, fournir les mois suivants, une attestation sur l’honneur selon laquelle elle ne travaille pas ou plus.
Gare à celles et ceux qui n’en sont pas prévenu.es.
Gare à celles et ceux dont l’attestation est égarée après avoir été déposée à l’accueil.
Gare à celles et ceux dont l’attestation n’est pas traitée par le service paiement.
Gare à celle et ceux dont l’AS ne répond à aucun mail, soit parce qu’il/elle ne répond pas, soit parce qu’il/elle est absent.e.
C’est ainsi que se retrouvent sans revenus des personnes, avec ou sans enfants à charge, parfois pendant plusieurs mois.
Il y a pourtant obligation de consulter les flux informatiques de la BCSS (Banque carrefour de la sécurité sociale).
Et c’est un contrat de travail qui indique la fin d’un contrat, pas une attestation sur l’honneur !
Ces mêmes CPAS disent pourtant lutter contre le non-recours aux droits.
J’essaie de résoudre une situation du genre qui dure depuis fin juillet !!
Bonne soirée toustes !
Bernadette Schaeck de l’association de Défense des Allocataires Sociaux
Illustration du haut : “Les larmes” de man Rey
contact : http://www.adasasbl.be
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