C’EST VOUS QUI LE DITES par toi, lui, elle et Cie

Que ce soit en France ou en Belgique, vous êtes de plus en plus nombreuses et nombreux à vous exprimer régulièrement sur les réseaux sociaux.
Vous le faites avec votre style, votre cœur, votre expérience, votre expertise sectorielle. Ces écrits sont souvent guidés par un sentiment d’urgence face à la dégradation de la situation sociale, politique ou internationale. Vous le faites pour réagir aux mesures du gouvernement contre vos droits, vos libertés et votre pouvoir d’achat. Ou simplement parce que vous voulez, en tant que citoyenne, participer au débat démocratique.

Vous avez aussi souvent le sentiment que les grands médias, aux mains de milliardaires ou du gouvernement, ne reflètent plus votre opinion. Qu’ils se sont mis en mode « propagande » plutôt qu’en mode « information ». J’ai donc décidé de publier régulièrement dans l’Asympto, en libre lecture bien sûr, une sélection subjective de vos textes, sous la rubrique « C’est vous qui le dites ». Vous y retrouverez quelques signatures que j’ai déjà parfois ponctuellement partagées dans l’Asympto. Parce que leur contenu me semble intéressant et que tout le monde n’est pas « sur les rézozozios » 😉 .

Bonne lecture, Claude Semal.

LA DÉCLARATION LIBÉRATOIRE UNIQUE par Christine Mahy

Dans le jardin d’Hafid. Un dattier rue Pierreuse à Liège !

Bon, je ne suis pas la plus intelligente, mais pas non plus la plus bête... comme la moyenne des gens que nous sommes. Et je crois pourtant que je comprends très bien que certains sont absouts de fautes volontaires, répétitives et connues, quand d’autres sont qualifiés de potentiels ou réels fraudeurs, quand ils sont simplement citoyen.nes pris dans le marché/non-marché de l’emploi et de ses conséquences, et/ou confrontés à des problèmes de santé, de manques de services de garde pour les enfants, etc, enfin, en trop peu de tout, et en manque de beaucoup de choses !
Les premiers vont bénéficier, encore une fois, “allez encore une et on ne le refera plus… et si on le refait, ben encore une fois quoi s’youplait”, de la Déclaration libératoire unique (DLU) !

Un peu comme une petite fille en animation qui a poussé un enfant qui s’est fait mal à qui il est demandé de dire “pardon”, ce qu’elle fait. Et elle recommence. Alors toutes “naïve”, elle dit “ben j’avais dit pardon“, sous-entendant, du moment qu’on dit pardon, on peut recommencer !
Ohhhh qu’ils sont naïfs ces placeurs d’argent à l’étranger. Ils n’avaient encore une fois pas compris qu’on ne peut pas. Et puis ils avaient demandé pardon en faisant une DUL, une fois, et puis une fois, avant… et puis encore une fois, maintenant ! Dites “pardon” … et … recommencer… Et tourne le carrousel des heureux possédants qui gagnent toujours la floche ! “Car c’est un jeu bien sûr… juste un jeu ! On ne va pas nous en vouloir pour un jeu quand même” !

Et puis il y a le carrousel des perdants. Celles et ceux que des possédants qualifient de fautifs dans la formation, le travail, le chômage, la maladie, la pension… Parce qu’ils et elles n’avaient qu’à “monter sur le bon cheval… dès le départ bien sûr… puisqu’il suffit de choisir”.
Pas de floche de victoire ni de sauvetage pour celles-là, pour ceux-là.
Ce qui leur est réservé c’est une accélération sur le toboggan qui les éjecte de la sécurité sociale vers les CPAS ou vers rien… car le statut cohabitant comme un collabo qu’il est va aider à exclure +++ ! Ou peut-être pour les plus chanceux un aiguillage qui les conduira vers un travail, parfois choisi et correct, souvent non-choisi, peu rémunérateur et pétri de conditions appauvrissantes (trajets, crèches ou pas, etc.).

Et puis il y a les malades qui ne sont déjà plus sur le toboggan, mais enfermés dans la boîte du “magicien machiavélique” en essayant de trouver une sortie… peut-être que leur médecin traitant, abuseur bien sûr, est avec eux d’ailleurs, allez savoir… pour chercher à se dépatouiller à deux !
Et puis il y a celles et ceux (beaucoup de celles) qui sont sur la balançoire à bascule et qui se demande si ce qui va entrer dans le pot de la pension en face, arrivera à les faire monter pour rêver encore un peu !
Alors, je ne sais pas vous, mais avaler la DUL des riches… ce n’est pas possible. La nausée est là avant ! Je n’avais pas encore de haine pour les riches, comment y résister ?
Vous imaginez s’il y avait une Déclaration Libératoire Unique pour sortir de la pauvreté ! Une Déclaration Libératoire Unique d’accès à tous les Droits Vitaux Quotidien : une DLU-DVQ ! Pas beau ça ? Si un gouvernement créait cela ? Quel Gouvernement dont nous pourrions être fiers ! Et pas de souci pour que des riches restent encore riches, un peu moins mais encore riches, si une DLU-DVQ était portée haut et fort !
RIRE jaune, pour conjurer la colère, mais ne pas abandonner la colère pour toujours combattre l’injustice !

BLANCHIR LA FRAUDE FISCALE par Bernard Devos Dumont

On ne peut quand même pas pousser 100000 chômeurs dans la pire des misères, traquer les brosses à dents des cohabitants, faire la chasse aux certificats médicaux ” de complaisance”. Et permettre, à la fois, aux riches malhonnêtes de ramener au pays leurs petites “économies”, souvent réalisées sur fond de magouilles, d’exploitation et de commerce illicite.
La Déclaration Libératoire Unique est scandaleuse. Parce qu’elle blanchit et légalise la fraude fiscale. Parce qu’elle récompense les tricheurs. Et surtout parce qu’elle trahit la confiance des citoyens. Qui ont déjà bien d’autres raisons de penser qu’ils sont les dindons de la farce…

CENT MILLE PERSONNES À LA RUE

On peut se réjouir d’un changement, d’actions, d’un réveil, d’une thérapie de choc même pourquoi pas, d’essayer au moins d’améliorer la situation et de réduire le nombre de chômeurs, tout le monde le souhaite.
Mais se réjouir de ” 100.000 chômeurs exclus”, qui sont avant tout des hommes et des femmes, vivant à nos côtés, dans le même espace, respirant le même air, sans dire ce qu’ils vont devenir, sans rien prévoir d’autre que d’espérer un rebond, quand tout les tient déjà à l’écart de tout depuis des lustres, me paraît totalement inhumain.
Quel va être leur sort ? Que vont-ils devenir ? Pas un mot. Comment vont-ils payer leur loyer, leur nourriture ? Pas une once de préoccupation. Y ont-ils seulement pensé avant de lancer leur thérapie de choc ? C’est dans 8 mois, ça passe très vite 8 mois, quand il faut tout réorganiser et que l’on n’a aucune ressource.

Quel est ce régime qui prévoit d’envoyer à la rue 100.000 personnes et probablement à leur suite autant d’enfants si ce n’est plus ? Vouloir faire autrement est louable, mais il faut garder une boussole morale, tout ne se vaut pas, un enfant est plus précieux qu’un adulte par exemple. Tout ne peut pas être tenté non plus sur le temps d’une législature, certaines choses prennent beaucoup de temps.
Comment peut-on se réjouir autant d’exclure et de plonger ipso facto dans le désespoir 100.000 personnes et leur famille, sans rien prévoir en remplacement, sans aucun accompagnement ? Quelle est cette nouvelle façon horrible de traiter la population ? Comment vivre indifféremment, sachant que 100.000 adultes et leurs 200.000 enfants plongeront dans 8 mois dans une précarité plus grande encore que celle qu’ils connaissent déjà ?

Le changement c’est bien, tenter aussi, mais une morale universelle sera toujours plus juste qu’une morale particulière. Il faut tenir compte de tout le monde, sinon ça ne marche pas, sinon il n’y a plus de société, et ce seront aussi automatiquement autant de gens qui devront se débrouiller par eux-mêmes et sortiront pour un part d’entre eux probablement des circuits légaux, avec tous les risques que cela comporte pour l’ensemble de la société. Mais même en dehors de ce calcul intéressé, sorte de pacte social, comment peut-on jeter 100.000 personnes et leurs enfants à la rue, en faire un accord historique, s’en réjouir, sans rien prévoir pour ces hommes, pour ces femmes, et pour leurs enfants. Comment peut-on s’endormir avec l’impression de bien faire en mettant à la rue et dans un embarras inouï autant de gens ?

Personne n’aime le chômage, personne. Vouloir le réduire ou y mettre fin est une bonne idée, mais pas purement et uniquement en excluant, qui que ce soit, au contraire, il faut inclure, tout le monde, intégrer, former, encourager, forcer peut-être pourquoi pas, mais pas juste exclure et s’en réjouir.
J’ai envie de vomir, et j’ai peur de ce que l’on est en train de devenir.

LA FRAUDE DES MINISTRES par Tony Demonte

Le Vif confirme la fraude sociale des ministres de l’Arizona.
Selon l’article de ce 3 avril, le porte-parole du 1er ministre avait d’abord nié l’existence du cumul indemnité de logement/logement de fonction pour rectifier ensuite.
L’article précise notamment que : 10 des 15 ministres du gouvernement N-VA MR cumulent indemnités de logement et logement gratuit mis à disposition. Les frais de logement et de domesticité ne doivent pas être justifiés et sont nets d’impôts (et puisque ces frais ne doivent pas être justifiés, la fraude sociale est légale (sic)). Le Ministre David Clarinval bénéficie même d’un appartement privé juste pour lui !
C’est profondément immoral de la part d’un gouvernement qui ne jure que par le sang et les larmes pour tous les travailleurs et travailleuses, avec ou sans emploi, mais qui se réserve des avantages totalement immoraux à lui-même.

NDLR : Dans le genre, les 270.000 euros empochés par Marie-Christine Marghem ne sont pas mal non plus (1)

LA RETRAITE DES BABYBOOMERS par Xavier Löwenthal VI

Statut progressiste : d’ici 2050, tous les babyboomers seront passés de vie à trépas. Dans 25 ans à peine, financer les retraites ne sera plus du tout un problème aussi grave, il suffit de regarder la fameuse “pyramide des âges”. 25 ans. Bien sûr, il faudra encore compenser notre déficit de natalité par de la migration, comme on l’a toujours fait. Un État peut s’endetter sur mille ans, s’il le souhaite. Pour un État, 25 ans, c’est une petite génération à peine, rien. Alors, quand on nous chante qu’il faut impérativement faire le sacrifice de tous les acquis sociaux durement conquis, “pour les générations futures” qu’on est en train de sacrifier ici et maintenant, je pouffe. Non, la vérité, c’est que les retraites, comme tous les systèmes de répartition par mutualisation ou par solidarité, c’est une manne extraordinaire qui échappe aux Capitalistes. Rien d’autre.

UN PRÉSIDENT, ÇA TRUMP ÉNORMÉMENT ! par Gilbert Laffaille

En janvier 2021, le Washington Post avait publié le résultat d’un long et minutieux travail d’enquête qui révélait qu’en quatre ans de mandat, Trump avait menti 30.573 fois. On ne sait ce qui est le plus stupéfiant : le nombre de ses mensonges ou le fait qu’il ait été réélu. Aujourd’hui le Washington Post ne pourrait plus rééditer ce genre d’exploit. Depuis qu’il a été racheté par Jef Bezos, patron d’Amazon, la ligne éditoriale a changé et les démissions se multiplient au sein du journal.
30.573 : cela représente un peu plus de 20 mensonges par jour. À ce stade, c’est une maladie : la mythomanie.

LE RASSEMBLEMENT NATIONAL CONTRE LES FAMILLES par Antoine Trupiano Remille

Dans le silence des médias, le Rassemblement National s’attaque aux droits des enfants adoptés. Il a défendu un texte pour que leur accession à la nationalité disparaisse du Code civil. Voici la justification : “Dans la ligne défendue par le groupe RN, la nationalité… se mérite”. Dans un amendement CL6, le Rassemblement National supprime l’article 21-12 du Code civil, portant sur l’accession à la nationalité par les enfants adoptés. C’est signé par tout le groupe RN, dont Marine Le Pen.

Cette disparition ne passe pas complètement inaperçue lors des débats parlementaires. Un député s’en étonne même et interpelle le RN à ce sujet. Le RN évite toute réponse, et fait diversion en attaquant le député sur autre chose. Derrière cette disparition, il y a le député RN Yoann Gillet. Il incarne ainsi cette nouvelle génération RN, tout aussi réactionnaire que l’ancienne. Des Jean-Marie Le Pen jeunes.
Le RN Gillet a un profil de réactionnaire néolibéral. Il ne soutient pas l’augmentation du SMIC, ni la restauration de l’ISF, ni l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique, ni les prix planchers pour les agriculteurs, la régulation des déserts médicaux …

À l’Assemblée nationale, le RN Gillet oriente donc son action parlementaire contre les pauvres, les femmes, les agriculteurs, même l’accessibilité à la santé pour les milieux ruraux. Désormais, sa cible semble être les enfants adoptés ? La suppression du droit du sol du RN est la proposition assumée publiquement. Le RN porte une vision de la nationalité encore plus terrible. Combien d’autres, comme les enfants adoptés, seront-ils exclus par un RN au pouvoir qui n’aura plus besoin de se dédiaboliser ?

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE par Joachim Caffonnette

Petite réflexion du lundi matin suite à beaucoup de messages concernant les problèmes éthiques et environnementaux de la tendance « Starter Pack ». J’y ai participé en ne réalisant pas vraiment ces aspects. Effectivement, c’est extrêmement énergivore et cela pose question sur le travail et la morale vis-à-vis des graphistes et autres artistes visuels. Mais que cela puisse aussi nous servir de prise de conscience sur les dérives de l’IA dans une multitude d’autres domaines. Les musiques ultra-produites que beaucoup écoutent à longueur de journée utilisent aussi largement l’IA au détriment de musiciens, d’arrangeurs et d’ingénieurs du son ; rappelez-vous aussi de la fronde des scénaristes. Ma main à couper qu’on a tous vu des épisodes de séries où l’IA a eu son mot à dire… ou pensez aux traducteurs dont le travail se réduit à peau de chagrin… c’est une question complexe parce que ça fait gagner un temps fou et que c’est un outil incroyable.
Mais essayons que ça ne reste qu’un outil pour nous aider à nous améliorer et continuons à réfléchir par nous-mêmes et à travailler avec des humains si on ne veut pas d’un monde aseptisé et déshumanisé.

Édit : Et d’ailleurs dans le monde des échecs ça fait bien longtemps que l’IA est présente, c’est même un des domaines clé de son évolution. Et on remarque que si l’IA est une variante fondamentale de la préparation et de l’analyse à haut niveau, sans une compréhension humaine et un apprentissage avec des autres joueurs d’échecs, les joueurs ne progressent pas. Que ça puisse nous servir d’exemple dans d’autre domaines.

NE PAS CONFONDRE ASSURANCE ET ASSISTANCE (Fact checking) par Zakia Khattabi Abtov

O une confusion entre assurance et assistance
L’allocation de chômage en Belgique fait partie du système assurantiel, pas du système d’assistance sociale. Cela signifie qu’elle est liée à un droit acquis : une personne cotise à l’assurance chômage lorsqu’elle travaille, et peut donc y avoir droit si elle perd son emploi, indépendamment de son patrimoine. Ce n’est pas une « aide » qu’on accorde sur la base d’un besoin, mais un droit que l’on ouvre sur base d’un parcours professionnel.
À l’inverse, l’aide sociale (comme le revenu d’intégration sociale du CPAS) est, elle, conditionnée aux ressources et à la fortune.
GLB mélange donc, sciemment sans aucun doute, deux logiques très différentes :
• une logique de droit (l’assurance chômage)
• une logique de besoin (l’aide sociale)
En assimilant les deux, il donne à penser que seuls les « pauvres sans rien » pourraient légitimement percevoir une allocation, ce qui est juridiquement faux et idéologiquement problématique.

O un discours populiste et stigmatisant
La mise en avant du fait que ces propriétés sont situées au Maroc n’est pas neutre. Cela sous-entend une forme de soupçon ciblé, jouant sur des clichés qui alimentent un imaginaire du « profiteur étranger ». Ce type de discours contribue à la stigmatisation des allocataires sociaux et à une division entre « bons » et « mauvais pauvres », ici sur des bases « culturelles ou ethniques ».
Par ailleurs, la dénonciation publique sans nuance ni contextualisation participe à une logique de judiciarisation morale de la pauvreté, où l’on attend des chômeurs une exemplarité presque supérieure à celle des autres citoyens, notamment en matière de fortune ou de patrimoine.
En mélangeant deux systèmes (assurance chômage et aide sociale), GLB véhicule une conception erronée du droit social belge. Sur le fond, leur propos est juridiquement inexact ; sur la forme, il est idéologiquement dangereux.
L’allocation de chômage est un droit lié au travail, et posséder un bien — même à l’étranger — ne remet pas en cause ce droit !

Commentaire de Maximilien Herry : Parfaitement d’accord avec cette analyse. S’il y en a bien un qui est un assisté c’est bien GLB ! Il a très peu travaillé jusqu’à présent et il touche une belle allocation de la part de l’État (via le financement public des partis). En échange de cela il stigmatise, il polarise la société et raconte des mensonges tous les jours ! Bref, ce garçon ne produit rien de bon pour la collectivité…

(1) http://www.rtbf.be/article/270-000-d-indemnites-de-depart-pour-marie-christine-marghem-quelle-est-la-regle-pour-les-ex-parlementaires-11533811

Pas de commentaires

Poster un commentaire