LA CHUTE (COMMENT JE SUIS DEVENU ATHÉE À ONZE ANS) par Stéphane Vanden Eede (sur Facebook)

Je suis devenu athée. A onze ans. D’un seul coup. Habillé d’une aube blanche et d’une croix en bois.
Ce fut un jour de mai, à l’entrée de la salle des fêtes du Collège Saint-Boniface où nous attendaient nos familles à l’issue de la cérémonie de la Grande Communion et de la Profession de Foi.
Et pourtant, jusque là, le parcours avait été (presque) sans tache.
Baptême à la Paroisse Saint-Antoine d’Etterbeek, enfant de chœur à la messe du samedi soir, après la réunion louveteau. Je trouvais cela merveilleux ; les rites et la ferveur. Et surtout les textes de l’Évangile et de l’Ancien Testament, que je commençais à maîtriser comme un vieux briscard. Je n’aurais raté la Messe de Noël pour rien au monde. A l’instant où les douze coups de minuit résonnaient dans cette petite église d’Haut-Ittre, ma mère venait derrière moi et me serrait contre elle en me glissant dans l’oreille « Bon anniversaire, mon fils ! ».
Au Collège, les petites grenouilles de mon genre avaient droit à un office le lundi matin et à une séance de confessionnal le jeudi après-midi. J’adorais particulièrement le père Jacques ‘t Serstevens, notre professeur de religion. Je le vois encore débarquer en cinquième primaire, parlant avec des mots que je ne comprenais pas. Jusqu’à ce que Vincent, mon voisin, me chuchote tout bas : « le pénis, c’est le zizi, imbécile !».
Presque sans tache. A dix ans, j’avais laissé rentrer les Témoins de Jéhovah et ils s’arrangeaient pour discuter avec moi le bout de gras biblique en fin d’après-midi quand ils savaient que j’étais seul à la maison. Un petit manège qui a duré quelques semaines, jusqu’à ce que ma mère leur tombe dessus et les mette à la porte.
Nous sommes sortis en procession de la chapelle. J’étais bon dernier. Un à un, je voyais mes compagnons quitter le rang et rejoindre leur famille. Mon père et ma mère que, de mémoire de moi, je n’avais jamais vus ensemble, m’attendaient, – l’un, l’autre -, aux deux extrémités de la salle. Si même Dieu ne pouvait les réunir…

Stéphane Sven Vanden Eede (sur Facebook)

APRÈS LA VISITE DU PAPE (SUITE) par Benoit De Vos Dumont (sur Facebook)

525 ! Nous sommes finalement 525 à avoir apposé notre signature sous le texte collectif qui a suivi la visite du pape en Belgique. Lancé sur un mouvement de grogne, l’idée de renoncer à faire partie de l’Église et de demander à être débaptisé a visiblement rencontré une colère partagée. Comme convenu, nous ferons parvenir la liste des 525 à l’ensemble des cosignataires dans les heures qui suivent. La lettre sera envoyée, par la poste et par mail, aux autorités de l’Église catholique en Belgique ainsi qu’au Vatican.
Les informations concrètes et les adresses nécessaires pour effectuer votre démarche individuelle vous parviendront également en même temps.
Je voudrais nous féliciter d’avoir fait en sorte que nos sentiments individuels se soient transformés en une question publique. En espérant qu’elle amène l’Église à revoir sa copie sur les différents sujets que nous abordons dans notre courrier.
Et qu’elle adopter, à l’avenir, une ligne de conduite plus progressiste et conforme à l’évolution du monde.

Benoit De Vos Dumont

(Un très grand merci à Stéphane Sven Vanden Eede qui a brillamment structuré cette initiative spontanée et en a assuré le suivi)

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