02 décembre 2022
VIS MA VIE D’HÉBERGEUSE : “NEE, MEVROUW…” par Marie Wiener
Mon histoire avec la belle Pocahontas de l’Est africain (16 ans) commence mi-septembre.
Rappelez-vous: je la confie à Fedasil, qui décide de l’héberger dans la périphérie bruxelloise (à 20 km de chez moi, tout de même, soit 40 km AR).
Quand je téléphone à ce centre la première semaine, la réponse est: “We kunnen niet zeker zijn dat u een trouwbare persoon bent…“.
Ah bon. Je l’ai hébergée quand elle était à la rue, mais je dois montrer patte blanche.
Le weekend suivant, je peux lui rendre visite. Et le samedi d’après, je peux lui montrer la Grand-Place puis l’amener prendre un thé chez moi.
Depuis lors, je l’ai souvent emmenée le weekend, pour une petite pause hors de ce centre, dont les travailleurs sociaux sont très gentils, mais dont elle est quasi la seule Sub-Saharienne (les autres ados sont afghans, irakiens,…) et où elles sont 6 filles sur 172 pensionnaires.
Ce samedi matin, je téléphone, comme chaque fois, pour m’assurer que je peux venir la chercher.
Réponse: “Attendez, attendez, je vérifie… Elle a changé de centre!”
Et où a-t-elle été transférée? Pas loin d’Anvers!!
OK, je suis suffisamment bilingue. J’appelle Antwerpen, in hun eigen taal:
“Nee, Mevrouw… We kennen u niet!”
Ca va s’arranger, je crois (patience et longueur de temps…).
Mais cette gamine brinquebalée, qui entre temps a appris l’italien puis l’anglais, va devoir se mettre au néerlandais… et reconstruire son fragile réseau d’ami-e-s et de connaissances.
Mes tripes se tordent.
Marie Wiener (qui se sent aujourd’hui un peu triste, sur Facebook)
picard eric
Publié à 13:19h, 03 décembreCe traitement fait de ruptures répétées est dangereux pour la santé mentale de cette jeune fille. L’état doit protéger les mineurs. Un signalement au Procureur du Roi est peut-être utile.