23 mai 2022
LE FESTIVAL DE CANNES ET LES “NON-ESSENTIELS” par Sébastien Petit (sur Facebook)
Quand le cynisme atteint des sommets. Je commence à avoir les joues qui piquent.
Retour en arrière.
Étape 1 : Début de la crise Covid. Pendant 4 mois, le mot culture n’a pas été prononcé une seule fois par un parti de la majorité. Le secteur est purement et simplement ignoré par la Vivaldi. Première baffe.
Étape 2 : Après avoir été ignoré, le secteur est considéré comme “non essentiel” par les partis de la majorité, là ou IKEA, H&M et SN Brussels Airlines sont considérés comme “essentiel”. Il est donc fermé et sera ouvert en avant dernier alors qu’il ne présente aucun risque sanitaire. Deuxième baffe.
Étape 3 : le secteur sert de variable d’ajustement et est utilisé par le gouvernement pour envoyer à la population des signeaux positifs ou négatifs en fonction de l’évolution de la pandémie, toujours sans aucune logique sanitaire. On ferme, on ouvre, on ferme, on ouvre, on ferme. IKEA reste ouvert. Troisième baffe.
Étape 4 : les partis de la majorité s’auto-félicitent d’avoir trouvé un accord de gouvernement pour un nouveau statut d’artiste dont on parle depuis plus de 20 ans. Un statut plus simple, plus adapté, plus inclusif, avec un accès facilité blablabla. Ça parade dans la presse mais à la lecture des textes de loi, le secteur déchante. Le système est encore pire qu’avant, excluant, administrativement kafkaïen, tout l’inverse de ce qui a été promis… Quatrième baffe.
Étape 5 : Des représentants du gouvernement viennent parader à Cannes, boire du champagne aux frais du contribuable parce que la culture c’est important. Cinquième baffe.
J’ai les joues qui piquent, mais à un moment, les baffes, faudra pas s’étonner qu’on vous les rendent …
Sébastien Petit (sur Facebook)
NDLR : Pour avoir participé au Festival de Cannes en 1996 dans un film de la sélection officielle (“La Raison du Plus Faible” de Lucas Belvaux, avec une dizaine de comédien·nes belges, dont quatre des cinq rôles principaux), j’avais été frappé par deux choses.
La première, c’était la forte délégation de politiques et hauts fonctionnaires wallons et bruxellois présents sur la Croisette. La seconde, c’était leur absence totale d’interaction avec l’équipe de notre film. Ils auraient pu être Bulgares, et nous Iraniens, cela aurait été du pareil au même. Je ne sais pas vraiment pourquoi ils étaient là, mais ce n’était visiblement pas pour nous ;-). (C.S.)
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